Gouvernance

GRC cybersécurité : définition, modèle et bonnes pratiques pour les entreprises

Découvrez la GRC cybersécurité : définition, enjeux, modèle de capacité et conseils pratiques pour renforcer la conformité et la résilience.

GRC cybersécurité : définition, modèle et bonnes pratiques pour les entreprises

La GRC en cybersécurité aide les entreprises à anticiper les menaces et rester conformes grâce à une gestion intégrée des risques.

Ransomware qui paralysent des hôpitaux, phishing dopé à l’intelligence artificielle, réglementation européenne de plus en plus stricte… Selon l’étude IBM Cost of a Data Breach 2023, le coût moyen d’une violation de données dépasse désormais 4,45 millions de dollars. En parallèle, l’ANSSI note une augmentation de 37 % des attaques par ransomware en France sur un an. Ces chiffres rappellent une évidence : la cybersécurité n’est plus uniquement un enjeu technique, mais un impératif stratégique qui engage directement la pérennité de l’entreprise.

Pour y faire face, les organisations adoptent de plus en plus une démarche appelée GRC cybersécurité – autrement dit, l’intégration de la Gouvernance, de la Gestion des Risques et de la Conformité dans une stratégie unique et cohérente.

Dans cet article, nous allons détailler :

  • ce qu’est la GRC cybersécurité,

  • pourquoi elle est devenue indispensable,

  • comment la mettre en œuvre efficacement,

  • quels sont les modèles et bonnes pratiques à suivre,

  • et comment une solution comme Egerie peut accélérer sa mise en place

Qu’est-ce que la GRC appliquée à la cybersécurité ?

La GRC, pour Gouvernance – Risques – Conformité, est un cadre qui permet aux entreprises d’aligner leur cybersécurité sur leurs objectifs stratégiques.

  • Gouvernance : c’est la définition des règles, politiques et responsabilités pour encadrer les activités de cybersécurité. Elle implique notamment la direction générale, les comités de pilotage et le RSSI (Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information). La gouvernance définit le “qui fait quoi” et le cadre décisionnel.

  • Gestion des risques : il s’agit d’identifier les menaces pesant sur le système d’information (ransomware, phishing, perte de données, défaillance d’un fournisseur, etc.), d’évaluer leur probabilité et leur impact, puis de définir des plans d’atténuation.

  • Conformité : elle garantit le respect des réglementations en vigueur (RGPD, NIS 2, DORA, ISO 27001…) et des politiques internes. Une banque qui ne respecterait pas DORA, par exemple, s’expose non seulement à des sanctions, mais aussi à une perte de crédibilité auprès de ses clients.

Dit autrement : avec la GRC cybersécurité, il s’agit de passer d’une logique purement technique à une culture organisationnelle résiliente, où chaque décision prend en compte à la fois la performance, les risques et la conformité.

Prenons un exemple concret : une grande entreprise de distribution peut utiliser la gouvernance pour définir un comité cybersécurité rattaché au COMEX ; la gestion des risques pour cartographier ses failles liées aux prestataires logistiques ; et la conformité pour s’assurer que toutes ses filiales respectent le RGPD. Cette combinaison illustre parfaitement comment la GRC cyber transforme des concepts théoriques en actions concrètes et mesurables.

Pourquoi la GRC est devenue incontournable en cybersécurité ?

La nécessité d’une stratégie GRC cyber s’explique par plusieurs facteurs convergents.

1. Des cybermenaces en constante évolution

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, l’ANSSI a recensé plus de 150 incidents majeurs en 2023, dont une large part liée à des ransomwares. Et ces attaques ne ciblent plus seulement les grands groupes : collectivités, hôpitaux ou PME locales sont également touchés. Chaque mois, de nouvelles formes d’attaques émergent :

  • ransomware ciblant les hôpitaux et collectivités,

  • attaques supply chain compromettant des prestataires pour atteindre leurs clients,

  • phishing sophistiqué appuyé par l’IA générative,

  • menaces internes liées aux erreurs humaines ou à la malveillance.

2. Un cadre réglementaire renforcé

L’Union européenne impose des réglementations de plus en plus strictes :

Entre le RGPD, NIS 2, DORA et les normes ISO sans oublier les référentiels sectoriels (TISAX dans l’automobile, HIPAA dans la santé…), les RSSI se retrouvent face à une véritable jungle réglementaire. Chaque texte apporte de nouvelles obligations : notification d’incidents en 24h, analyse des risques documentée, suivi de conformité permanent… Ignorer ces règles peut signifier s’exposer à des sanctions financières qui peuvent atteindre plusieurs millions d’euros.

3. Une complexité organisationnelle accrue

Le cloud, le SaaS, la généralisation du télétravail et l’ouverture vers des partenaires multiplient les points d’entrée potentiels pour les attaquants, et la surface d’exposition des entreprises explose. Une faille chez un fournisseur peut avoir des répercussions en cascade. La gestion des tiers (sous-traitants, fournisseurs de services IT, prestataires externes) devient donc un enjeu critique.

À cela s’ajoute un facteur souvent sous-estimé : la confiance des clients. Dans un monde où la transparence est devenue une exigence, un incident cyber peut ruiner des années d’efforts commerciaux. D’après une étude PwC, 85 % des consommateurs affirment qu’ils refuseraient de collaborer avec une entreprise qui ne protège pas correctement leurs données. La GRC cybersécurité ne protège donc pas seulement les systèmes : elle sauvegarde aussi la réputation et la crédibilité de l’organisation.

En résumé : sans GRC cybersécurité, les entreprises prennent le risque de naviguer à vue dans un environnement de menaces et de contraintes en perpétuelle évolution.

Comment mettre en place une stratégie GRC cybersécurité efficace ?

La réussite d’une démarche GRC repose sur quelques étapes fondamentales :

1. Fixer le cadre et les objectifs

Commencez par identifier les obligations règlementaires applicables à votre secteur, puis traduisez-les en objectifs clairs et alignés sur la stratégie globale de l’entreprise. Exemple : “Assurer une conformité complète avec NIS 2 d’ici 12 mois”. 

Cette phase est également l’occasion d’impliquer les principales parties prenantes. Le RSSI joue un rôle technique et opérationnel, tandis que le Risk Manager apporte une vision plus globale des risques. Le DPO, de son côté, veille au respect des réglementations liées aux données personnelles. Sans cette coordination, la stratégie GRC risque de rester théorique.

2. Cartographier et hiérarchiser les risques

C’est la pierre angulaire du processus. Identifiez vos actifs critiques (SI métier, données clients, infrastructures cloud) et évaluez les menaces en tenant compte des risques métiers (interruption de service, atteinte à la réputation, perte de chiffre d’affaires). 

Une bonne pratique consiste à utiliser une matrice de criticité qui croise probabilité et impact. Par exemple, une attaque par phishing peut avoir une probabilité élevée mais un impact moyen, tandis qu’une compromission de fournisseur stratégique présente une probabilité faible mais un impact critique. Ce type d’outil aide les décideurs à hiérarchiser efficacement leurs investissements.

3. Intégrer la conformité aux processus

La conformité ne doit pas être traitée comme une contrainte ponctuelle (ex. audit ISO), mais intégrée aux activités quotidiennes. Exemple : vérifier la conformité dès le choix d’un fournisseur cloud, ou intégrer la protection des données dès la conception d’une nouvelle application (“privacy by design”).

4. Automatiser et suivre en continu

Les outils GRC facilitent la mise en œuvre grâce à :

  • mise à jour automatique des données de risques,

  • alertes sur les écarts de conformité,

  • génération de rapports prêts à être partagés avec la direction.

C’est exactement ce que propose la plateforme Egerie, en centralisant la cartographie des risques, conformité et pilotage dans un seul environnement collaboratif.

Le modèle de capacité GRC appliqué à la cybersécurité

Pour transformer la GRC en pratique concrète, il existe un modèle de référence : le GRC Capability Model.

Ce modèle repose sur 4 étapes successives :

  1. Apprendre
    Comprendre le contexte spécifique de l’organisation : son secteur, sa culture, ses objectifs et ses menaces cyber propre à l’organisation. Exemple : une banque n’aura pas les mêmes priorités qu’un hôpital.

  2. Aligner
    Relier les objectifs stratégiques et business, aux exisgences réglementaires et aux contraintes techniques. Dit autrement : s’assurer que la cybersécurité n’est pas déconnectée de la stratégie globale. Cela signifie, par exemple, aligner la politique de sécurité sur les exigences NIS 2 et les attentes des actionnaires.

  3. Exécuter
    Déployer les politiques et mesures : audits, contrôles d’accès, formations, plans de traitement des risques, détection des incidents, etc.

  4. Examiner
    Mesurer régulièrement l’efficacité des dispositifs et les adapter aux évolutions ((nouvelles lois, nouvelles technologies comme l’IA générative). Exemple : après l’entrée en vigueur de NIS 2, une entreprise peut devoir renforcer son reporting des incidents.

Le modèle de capacité GRC est souvent complété par une analyse de la maturité de l’organisation. On distingue généralement cinq niveaux :

  • Niveau 1 – Initial : pratiques inexistantes ou ad hoc.

  • Niveau 2 – Répétable : quelques processus sont définis, mais non systématiques.

  • Niveau 3 – Défini : les processus sont documentés et partagés dans l’organisation.

  • Niveau 4 – Contrôlé : la performance est mesurée et suivie par des indicateurs.

  • Niveau 5 – Optimisé : la GRC est intégrée à la culture de l’entreprise, avec une amélioration continue.
    Évaluer sa maturité permet d’identifier les priorités et d’avancer par étapes réalistes.

Les défis de la GRC cybersécurité

Mettre en place une GRC cyber efficace n’est pas sans obstacles, voici les plus courants :

  • Silos organisationnels : les départements IT, juridique, conformité et métiers travaillent souvent chacun de leur côté et manquent donc de coordination.
  • Complexité réglementaire : suivre simultanément RGPD, NIS 2 et ISO 27001 peut devenir ingérable sans outil centralisé.
  • Manque de compétences : les experts GRC cyber sont rares, et leur recrutement est coûteux.
  • Vision fragmentée (ou le manque de visibilité) : sans outils adaptés, il est difficile d’avoir une vue consolidée et temps réel de la posture cyber.

Un autre défi fréquent est lié à la documentation. Dans certaines entreprises, un simple audit ISO peut mobiliser plusieurs semaines de collecte de preuves dispersées dans différents départements. Avec une solution GRC centralisée, ces informations sont automatiquement consolidées, ce qui réduit considérablement le temps et le coût des audits.

Pour surmonter ces défis, les entreprises se tournent vers des solutions centralisées et collaboratives comme Egerie qui simplifient le suivi et permettent de parler un langage commun au COMEX comme aux opérationnels.

Bonnes pratiques pour réussir sa GRC cybersécurité

Au-delà des cadres et outils, quelques pratiques clés font la différence :

  • Obtenir l’adhésion de la direction : si le COMEX ne soutient pas la démarche, elle restera lettre morte.

  • Former et sensibiliser les collaborateurs : 80 % des incidents ont une origine humaine. Un simple clic mal avisé peut ruiner les meilleures protections techniques.

  • Définir des rôles clairs : RSSI, Risk Manager, DPO, juristes, responsables métiers… chacun doit savoir quel est son périmètre.

  • Mesurer et progresser : audits réguliers, simulations de crise, indicateurs de maturité.

  • Adopter une approche progressive : mieux vaut réussir un projet pilote limité (ex. conformité NIS 2 sur un périmètre critique) que viser tout d’un coup et échouer.

Certaines organisations vont plus loin en organisant régulièrement des exercices de crise (tabletop exercises). Ces simulations permettent de tester en conditions réelles la réactivité des équipes face à un incident : qui alerte la direction ? Comment communiquer avec les clients ? Quel est le plan de reprise prioritaire ? Ces mises en situation renforcent la maturité cyber et facilitent la prise de décision le jour où une véritable attaque survient.

La GRC cybersécurité est bien plus qu’un outil de conformité : c’est un levier stratégique qui permet aux organisations de protéger leurs actifs, de rassurer leurs clients et de renforcer leur compétitivité.

En combinant gouvernance, gestion des risques et conformité, les organisations peuvent passer d’une posture fragile à une culture de résilience. Et celles qui s’équipent des bons outils gagnent en efficacité, en crédibilité et en confiance.

Pour transformer cette démarche en résultats concrets, demandez une démo gratuite de la plateforme Egerie, déjà adoptée par des centaines de RSSI et Risk Managers.

FAQ sur la GRC en cybersécurité

Qu’est-ce que la GRC en cybersécurité ?

C’est une approche intégrée qui combine gouvernance, gestion des risques et conformité pour sécuriser les systèmes d’information.

Quelle est la différence entre GRC et GRC cybersécurité ?

La GRC couvre la gouvernance, les risques et la conformité dans tous les domaines de l’entreprise (finance, RH, opérations…). La GRC cybersécurité est une déclinaison spécifique, centrée sur les risques numériques, les obligations réglementaires liées aux données et la résilience des systèmes d’information.

Quels sont les avantages d’une GRC cyber ?

Une meilleure anticipation des menaces, une conformité renforcée, des coûts de gestion optimisés et une confiance accrue des parties prenantes.

Quels outils utiliser pour la GRC cybersécurité ?

Des logiciels spécialisés qui centralisent la gestion des risques, la conformité et les rapports, comme Egerie.

Quels secteurs sont les plus concernés par la GRC cybersécurité ?

Tous sont concernés, mais particulièrement : le secteur financier (DORA), les infrastructures critiques (NIS 2), la santé (RGPD, HIPAA), l’automobile (TISAX).

Comment mesurer la maturité GRC d’une organisation ?

En évaluant le niveau d’intégration entre gouvernance, risques et conformité. Une organisation mature est capable de piloter sa sécurité en continu, de s’adapter rapidement et de rendre compte de façon claire à ses parties prenantes.

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